Et si je vous parlais d’une expérience de communication ? Celle du silence… !
Cet article est un article invité rédigé par Agnès Rousson-Mourier du blog ARM Formation sur lequel elle partage avec ses lecteurs ses expériences pour manager en conscience.
Son slogan est « Tout est possible pour celui qui est convaincu en ses capacités à réaliser ses rêves ».
Une histoire somme toute classique : une formatrice dont l’outil de travail est sa voix et qui se dérobe au fil du temps pour atteindre un taux d’aphonie proche de 80%…
Deux mots sur 10 sont audibles, le reste se dissout dans un souffle finement perceptible.
Une gageure dans notre société où le verbe et le son portent haut les couleurs de l’individu et donnent même un espace d’existence à l’insignifiance…
Communiquer sans voix devient alors une voie de communication via une stratégie en 7 étapes.
1ère Étape : Centrer et recentrer
Un des modèles de communication le plus connu est celui de Shannon-Wiener. Il nous apprend qu’à une extrémité il y a l’émetteur et à l’autre, le récepteur.
Le message est relayé via un canal dont le codage et l’encodage sont des éléments clés de compréhension, notamment lorsque des bruits environnants viennent le perturber.
Dans le cas de l’aphonie, si le fond du message reste le même, l’émetteur « défaillant » doit travailler à l’économie.
Cela consiste à centrer le message sur l’essentiel et à répondre avec exactitudes aux besoins de l’autre, donc à prendre le temps de les connaître.
Exit les fioritures, le langage pollueur, les banalités ! Sélectionner les mots avec soin.
2ème Étape : Réduire
La portée de voix est trop réduite pour s’exprimer face à un groupe et à distance ? Favoriser les échanges dans une distance physique intime ou personnelle, de 15cm à 1.2 mètres maximum.
L’expression linguistique laisse place aux émotions, aux ressentis et aux sentiments.
Diminuer la proxémie pour établir des relations interpersonnelles ! Créer le lien dans la proximité.
3ème Étape : Dessiner
Selon le vieil adage « un bon schéma vaut mieux qu’un long discours », la preuve en est avec la matrice ABS, le dessin ouvre le champ des intelligences multiples de Howard Gardner.
Son côté ludique capte les individus dotés d’intelligence artistique et investit le registre sensoriel « auditif ».
Simple croquis, graphique ou infographie, ces supports renforcent la mémorisation par la visualisation colorée du propos.
Schématiser son propos ! Colorier ses expressions personnelles.
4ème Étape : Regarder
La parole est un vecteur de communication digitale mais le mode analogique est plus imagé et doté de subtilité.
Il nécessite de développer des qualités d’observation pour prendre conscience des postures, des mimiques, du regard et surtout de leurs modifications au cours des échanges.
Décrypter leurs significations est affaire de spécialistes mais aussi question de culture ou de rites.
Cependant, la communication verbale et non verbale sont complémentaires et souvent symbole de congruence.
Le geste sert ou dessert la parole, pour la renforcer ou l’invalider selon le cas.
A notre corps défendant, la gestuelle traduit des pensées inavouées ou une émotion qui n’a pas trouvée sa traduction orale.
Considérer la cohérence du geste et du mot ! Entendre l’indicible et comprendre l’inavouable.
5ème Étape : Observer
Le positionnement des personnes les unes par rapport aux autres, notamment des managers dans l’entreprise, renseigne sur les rôles des individus dans l’exercice de leurs fonctions, leur personnalité, leur leadership.
D’un organigramme officiel et affiché à la face du monde, un autre ballet se fait jour : celui du sociogramme construit autour des liens sociaux, d’affinités ou parfois d’antipathie.
Identifier ses interactions donnent un code de lecture des rapports de places et donc de forces qui échappent aux non initiés, les privant d’une information précieuse dans leur approche relationnelle.
Intercepter les interactions ! Se jouer des jeux et des enjeux.
6ème Étape : Écouter
Le mot est une étiquette dont le rôle est de traduire la pensée, les perceptions et la réalité d’un individu.
Outre son sens linguistique, un mot est connoté par les sentiments personnels de la personne :
« la carte n’est pas le territoire ».
Le contexte dans lequel il est prononcé, son degré de précision donneront autant de sujet à interprétation que d’acteurs en présence.
Les registres de langue, les acronymes, les codes de langage sont autant de signes d’appartenance à un groupe ou à une tribu.
Les maîtriser, c’est l’intégrer, les méconnaître, c’est s’isoler.
Capter le cryptogramme ! Intégrer les éléments de langage.
7ème Étape : Bouger
Le corps est un précieux outil d’entrée en relation avec l’autre : des pas qui favorisent une entrée/sortie du territoire de l’autre, aux bras qui renforcent le propos ou sollicitent l’attention.
Le mouvement génère une énergie au service de l’image transmise par la silhouette.
Si la vie nous a doté d’un corps dont certains contours sont figés, telle la taille, le choix du mouvement dans son amplitude et son volume nous appartient.
Un pas cadencé ou la rondeur d’un geste sont autant d’informations transmises sans qu’aucun mot ne soit prononcé.
Déplacer son centre de gravité ! Exprimer ce que l’on est.
Au siècle d’une communication envahissante mais incontournable, c’est la relation qui est le bien le plus précieux à protéger, au-delà des mots.
C’est alors, le silence donne un espace d’expression interpersonnel à explorer.
Silence… On communique !
Et vous, que faîtes vous pour « silenciovisionner » votre communication ?
Anthony Gonnet Vandepoorte
Entrepreneur et inventeur en sciences numériques
Serial entrepreneur et intrapreneur, j’ai toujours eu pour seul objectif de marquer le monde à ma façon pour rejoindre ceux qui s’évertuent sans cesse à le changer. Mais avec une telle perspective et une ambition démesurée le chemin est long, semé d’embuches et on ne sait jamais là où il va nous mener... Lire la suite
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